Préoccupé par les éléments de preuves? Deux mots: Anton Piller

Mai 16, 2019

Dans les affaires civiles, il est souvent nécessaire que l’une des parties obtienne des documents ou des fichiers de l’autre partie qui servira de preuve devant un tribunal. Mais que se passe-t-il lorsqu’un demandeur pense qu’un défendeur pourrait détruire les preuves? Deux mots: Anton Piller.

Connue sous le nom de «bombe nucléaire» du droit civil et nommée en référence à l’une des premières affaires judiciaires dont elle est issue, l’ordonnance Anton Piller est un outil judiciaire qui permet à une partie de se rendre sans préavis au domicile ou au bureau de l’autre partie afin d’empêcher la destruction d’éléments de preuve essentiels. Dans les affaires de droit de la famille, par exemple, une partie cache peut-être des preuves de ses revenus et de ses avoirs réels dans le but de réduire le montant de la pension alimentaire pour époux ou pour enfants à payer ou le partage des avoirs de la famille.

Bien qu’une ordonnance Anton Piller présente certaines similitudes avec un mandat de perquisition, elle n’autorise pas le demandeur à exercer le même niveau de force que celui accordé à la police. Dans l’affaire Anton Piller KG c. Manufacturing Processes Limited, le juge a écrit qu’une telle ordonnance

«N’autorise pas les avocats des demandeurs ou toute autre personne à pénétrer dans les locaux du défendeur contre son gré. Il n’autorise ni la fermeture d’une porte, ni l’entrée par une porte arrière, ni l’entrée par une porte ou une fenêtre ouverte. Il n’autorise l’entrée et l’inspection que sur autorisation des défendeurs… ””

En bref, une ordonnance Anton Piller ne permet pas à une partie de casser la porte de l’autre: le demandeur doit toujours obtenir l’autorisation du défendeur pour entrer dans les lieux. Toutefois, si le défendeur ne donne pas sa permission, il se rend coupable d’outrage au tribunal et un juge peut donner l’autorisation de pénétrer sur les lieux immédiatement.

Plusieurs protections sont en place pour empêcher l’abus des ordonnances Anton Piller. Au Canada, cela comprend un critère en quatre volets: le demandeur a une solide preuve prima facie (un cas solide à première vue), le préjudice potentiel causé au demandeur par la destruction d’éléments de preuve doit être très grave, il existe des preuves convaincantes du défendeur possède des documents ou objets incriminants, et il existe une réelle possibilité que ces documents soient détruits.

Un certain nombre de conditions strictes déterminent également comment les perquisitions autorisées par une ordonnance Anton Piller peuvent être effectuées. Par exemple, l’exécution de l’ordonnance doit avoir lieu pendant les heures normales de bureau, le défendeur doit disposer d’un délai raisonnable pour faire appel à un avocat et un reçu doit être laissé pour tout objet pris lors de la perquisition.

Ni le plaignant ni ses avocats ne sont autorisés à assister à la perquisition du domicile ou du bureau du défendeur. La perquisition elle-même est exécutée par des huissiers de justice et supervisée par un mandataire indépendant nommé par le tribunal. Le mandat du surintendant consiste à s’assurer que seules les informations relatives à l’affaire sont saisies et qu’aucune information protégée par le secret professionnel n’est partagée avec les avocats du demandeur jusqu’à ce que le juge l’autorise.

En bref, les ordonnances Anton Piller constituent un outil très puissant, mais disponible uniquement lorsqu’il n’existe aucun autre moyen d’obtenir des preuves sans qu’elles ne soient détruites.

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